Shein a officialisé ce mercredi un accord avec le BHV à Paris. Dès début novembre, les vêtements d’ultra fast-fashion occuperont 1 200 m2 du mythique magasin parisien. Cette implantation devrait se poursuivre en dehors de la capitale dans cinq Galeries Lafayette. L’annonce a fait bondir les internautes, qui se sont étonnés que l’on donne pignon sur rue à une marque plusieurs fois épinglée pour l’exploitation de ses travailleurs et pour ses ravages environnementaux.
Shein – « Quel déshonneur », « Quel scandale, quelle horreur », « C’est catastrophique », « Ces fringues qui polluent la terre entière » : les internautes scandalisés par l’ouverture de magasins d’ultra fast-fashion en France
L’annonce a provoqué un tollé. Ce mercredi, la marque chinoise d’ultra fast-fashion Shein a officialisé son accord avec le BHV à Paris. Dès novembre, elle occupera 1 200 m2 de l’enseigne de la rue de Rivoli. Un déploiement qui devrait se poursuivre ailleurs dans l’Hexagone : l’entreprise a en effet assuré que son implantation devrait être progressivement étendue dans cinq Galeries Lafayette (Dijon, Grenoble, Reims, Limoges et Angers), d’ici la à la fin de l’année. Ce n’est pas la première fois que des vêtements de la marque seront vendus en boutique en France : mais jusqu’à présent, cette possibilité s’était limitée à des magasins éphémères.
Shein a plusieurs fois été épinglée pour les conditions de travail inhumaines de ses ouvriers, pour sa surproduction néfaste pour la planète ou encore pour contrefaçon. Son arrivée dans l’Hexagone n’est donc pas vue d’un bon oeil. En juin, un an après l’Assemblée nationale, le Sénat a d’ailleurs adopté une proposition de loi pour freiner l’essor de la fast-fashion. Une commission mixte paritaire devrait se tenir prochainement pour que ce texte soit mis en oeuvre.
Le BHV Marais
Photo : Delphine Goldsztejn
« Son patron cherche par tous les moyens à y ramener de la clientèle »
Le monde de la mode mais aussi bon nombre de consommateurs ont fait part de leur indignation a l’idée de trouver des boutiques physiques de la marque en France : « C’est une claque à ce que représente Paris dans le monde », a estimé un internaute sur X. « Quel déshonneur », « Comment est-ce possible », « Les conditions de travail j’ose même pas imaginer » peut-on également lire.
« C’est catastrophique pas du tout la clientèle du BHV et des GL, fast-fashion jetable chaque saison. Tue l’industrie française de la mode. Copie les designers. Polluant, des tonnes de chiffons de mauvaise qualité. Le BHV va se faire engloutir par l’entreprise chinoise », s’inquiète une autre.
« Ha oui ces fringues en polyester c’est à dire en plastique qui polluent la terre entière. Ayez conscience que même si c’est pas cher c’est de la mer*e , pas bon pour la nature et encore moins pour votre corps. Achetez de la seconde main en coton, lin, et laine. Y’en a plein ! », conseille plutôt une internaute.
« Cette association avec la marque Galeries Lafayette est désastreuse… Comment détruire une marque en peu de temps… Triste pour ce que devient GL… et en colère également… », « Mais quelle honte, quel scandale, quelle horreur. Cette marque de m*rde qui innonde déjà le marché, qui encombre toutes les recycleries, qui détruit la planète, il (Frédéric Merlin, qui a racheté le BHV il y a près de deux ans ; ndlr) l’installe chez nous. »
Certains y voient une manière d’empêcher la fermeture du BHV : « Puisque son patron cherche par tous les moyens à y ramener de la clientèle, la bonne nouvelle, c’est que le BHV Rivoli ne semble donc plus sur le point de fermer ! On pouvait avoir quelques craintes à ce sujet… », « Le mec était au bord du gouffre et les Chinois l’ont repris », ont analysé certains utilisateurs.
Les Galeries Lafayette ont d’ores et déjà exprimé « leur profond désaccord » avec l’installation de la marque dans cinq magasins affiliés dans des villes françaises. Mais le groupe Galeries Lafayette n’est néanmoins plus l’exploitant de ces établissements, qui sont détenus par le groupe SGM, dont Frédéric Merlin est le président.
