Rien n’arrête Victor Wembanyama. Pas même les manières parfois limites des joueurs du Miami Heat, qui ont tout tenté et parfois le plus sale pour empêcher le basketteur français des San Antonio Spurs de briller. Défi physique, coups d’épaule ou de coude, mains sur le bras…
Toute la panoplie de la défense agressive a été explorée par les Floridiens, la nuit dernière dans le Texas. Mais il faut croire que Victor Wembanyama est plus fort que ça : le match a été difficile, la prestation inégale mais les Spurs ont réussi à remporter ce bras de fer impitoyable (107-101) La feuille de statistiques de Wemby est encore une fois impeccable (27 points, 18 rebonds, 6 passes, 5 contres).
« C’est incroyable, déclare le Français, au micro, à la fin de la rencontre. Ce sont plusieurs années de travail pour arriver à cette maturité. C’est un sentiment génial. »
C’est un sans-faute pour San Antonio, qui débute sa saison par cinq victoires consécutives. Une première dans l’histoire de la franchise. « Allons chercher ce record », disait Wemby il y a trois jours après avoir appris que jamais les Spurs n’avaient enchaîné un 5-0 au mois d’octobre. « C’est incroyable, déclare le Français, au micro, à la fin de la rencontre. Ce sont plusieurs années de travail pour arriver à cette maturité. C’est un sentiment génial. »
À ses côtés, tous ses coéquipiers sont restés, pour faire corps, à la manière de ce que faisaient l’an dernier les joueurs d’Oklahoma City, qui avaient transformé ces interviews d’après-match en moment de célébration collective. Cela leur avait réussi : ils avaient fini champions en fin de saison.
San Antonio ne connaîtra sans doute pas la même réussite cette saison ; ils n’en sont qu’au début de leur projet et leur effectif est encore jeune et incomplet. Mais la progression est manifeste par rapport à la première saison du Français, où son équipe avait battu un autre record, moins joyeux : celui du plus grand nombre de défaites d’affilée (18).
« On l’a sorti deux minutes et il est revenu très fort »
Cette progression cette année, la formation du Texas la doit à ses bons choix de Draft, mais aussi à la dimension prise par son numéro 1. Qui a pourtant traversé la première mi-temps dans un état un peu cotonneux. Victor Wembanyama a souvent répété qu’il avait désormais du mal à digérer… trop de repos ! Après trois jours sans matchs, contre deux habituellement, il a mis un peu de temps à se mettre en route, mis en difficulté par le défi physique de Miami et de son expérimenté intérieur Bam Adebayo. « Défensivement j’ai mis du temps à rentrer dans mon match », a reconnu le Français après-coup.
En deuxième mi-temps, il a haussé son niveau, comme toute son équipe. Les Spurs ont même mené d’une quinzaine de points à la fin du troisième quart-temps avant qu’un passage à vide au cours du quatrième ne fasse repasser Miami devant. Les cinq dernières minutes ont montré à quel point les Spurs avaient progressé et savaient verrouiller un match.
« Notre mentalité défensive a été plus démonstrative en seconde période », illustre l’entraîneur Mitch Johnson. Victor Wembanyama a continué sa moisson de points, de rebonds et de contres. Au final, le Français a joué 40 minutes.
« C’est peut-être le plus impressionnant chez lui, estime Mitch Johnson. Quand vous voyez la distance qu’il court… Le match était physique et rapide. À un moment, on a pu voir visuellement qu’il était fatigué. On l’a sorti deux minutes et il est revenu pour finir très fort. »
Un trois points décisif dans les deux dernières minutes, un dernier contre comme pour signifier à Miami qu’il ne servait à rien d’essayer, avant d’aller marquer tout seul de l’autre côté du parquet. Et puis une rage, les poings serrés, à plusieurs reprises, et une harangue au public pour qu’il fasse encore plus de bruit. « J’étais juste fier d’être un Spurs à ce moment-là », raconte Wemby.
« let’s go »
À l’issue du match, il s’est fendu de plusieurs « let’s go » et a frappé énergiquement dans les mains de tous ses partenaires. C’était là aussi très viril. Même cette fois-ci Wemby a apprécié.
